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Vilayat Al Faqih
Regrouper les prières
Sahih al Muslim, Volume n° 1 , Hadith 1628 :
« Le Messager d'Allah (as) pria le Dohr et le Asr ensemble, de même que le Maghrib et le Isha, sans être en état de crainte ni en voyage. »
Le Hadith suivant est le même avec une précision :
« Abû al- Zubayr dit : « Je questionnai Sa'id : « Pourquoi a-t-il agi ainsi ? » Il répondit : « J'ai interrogé Ibn Abbas comme tu m'as interrogé et il a répondu : « Il ne voulait embarrasser personne de sa communauté. »
Sahih Muslim Hadith 1633 :
« Le Messager d'Allah (swt) groupa le Dohr et le Asr ainsi que le Magrib et la Isha à Médine, sans le motif de la crainte ou de la pluie. »
Sahih Hadith 1637 :
« Un homme dit à Ibn Abbas : « La prière ! » puis se tut. Il réitéra : « La prière ! » et se tut à nouveau. Une fois de plus il dit : « La prière! » puis se tut. Ibn Abbas s’écria : « Puisses-tu perdre ta mère ! Nous enseignerais-tu la prière ? Nous avions l'habitude de grouper deux prières du temps du Messager d'Allah. »
✅Ibn Abbas a rapporté:
"A Médine, le Prophète (pslf) fit la prière de sept rak'a et de huit rak'a: Maghrib et 'Îcha (7 rak'a), Dhuhur et 'Asr (huit rak'a)".
📚(Sahih Al-Boukhari, hadith 543)
✅Il a aussi rapporté:
"Le Prophète (pslf) regroupa les prières de Dhuhur et 'Asr, Maghrib et 'Îcha alors qu'il n'était ni dans une bataille ni en voyage".
Un homme demanda au narrateur: Pourquoi le Prophète (pslf) a fait ça?
Le narrateur répondit: Car il ne voulait mettre personne en difficulté.
📚(Mouwatta' Malik, hadith 480)
📚(Sahih Mouslim, hadith 705)
📚(Sounan Abi Dawoud, hadith 1210)
📚(Sounan Al-Nasa'î, hadith 608)
📚(Mousnad Ahmad ibn Hanbal, hadith 1953 et 2557)
👉🏻Allama Al-Albani, un grand savant salafiste (Mort en 1999) dit dans son livre: "Le hadith de Abd Allah ibn Abbas est Sahih (authentique)"
📚(Sahih wa Dha'îf Sounan Abi Dawoud, hadith 1210)
Muslim ibn al-Hajjâj dans son Sahîh, chapitre: «Al-Jam‘u bayn-as-Salâtayn fî-lHadhar» rapporte d’Ibn Abbas :
« Le prophète avait l’habitude de prier conjointement les prières
de Dhuhr et de ‘Asr ainsi que celles de Maghrib et
de ‘Ichâ' en l’absence de toute contrainte alors
qu’il était chez lui. »
Ibn Abbas raconte : « nous accomplissions huit
rak‘ah, celles de Dhuhr et de ‘Asr et plus tard sept
rak‘ah : Maghrib et ‘Ichâ' avec le Prophète. » »
Ces mêmes hadiths ont été exposés par l’imam
Ahmad ibn Hanbal dans son Musnad, partie 1, à
la page 221.
De même, l’imam Muslim cite un
certain nombre de hadiths à ce sujet dans son
Sahîh. Il cite de ‘Abdullâh ibn Shaqîq qu’un jour,
‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs était en train de faire une
lecture après la prière de ‘Asr. Au coucher du soleil
et alors que les étoiles étaient déjà visibles, il
entendit les gens crier : « à la prières, à la prières ! »
mais Ibn Abbas ne leur prêta aucune attention.
Puis, un des Banî Tamîm hurla : « Prières,
prières ! » Ibn Abbas leur répondit alors : « Vous
voulez me rappeler la Sunna du Prophète alors
que j’ai moi-même vu le Prophète réunir les
prières de Dhuhr et d’Asr ainsi que celles de
Maghrib et d’Icha. » Abdulhah ibn Shaqiq dit
qu’il n’était pas convaincu par ces propos et
interrogea Abû Hurairah à ce sujet.
D'après une autre chaîne de transmission, ibn
Shaqîq raconte de ‘Aqîl l’anecdote suivante :
alors qu’‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs discourait de son
pupitre à l’attention d’un public, l’obscurité
s’installa. Quelqu’un se mit à crier par trois fois :
« Prière, la prière, la prière ». Abdulhah ibn Abbas en fut perturbé et répondit : « Qui êtes
vous ? Vous osez me rappeler la prière, alors que
du temps du Prophète, nous avions l’habitude de
réunir les prières de Dhuhr avec celle de ‘Asr, et
celle de Maghrib avec le ‘Ichâ'. »
Al-Zarqânî dans son Sharh-el-Mawatta' de
l’imam Mâlik, partie 1, chapitre « al-Jam‘u
Bayn-as-Salâtayn», p. 263, raconte : « al-Nisâ’i
rapporte de ‘Amr ibn Haram qui rapporte d’Abi
Sha‘atha qu’Ibn Abbas accomplissait
conjointement les prières de Dhuhr et de ‘Asr
comme celles de Maghrib et de ‘Ichâ' à Bassora
sans interruption, ni pause entre elles. Il disait que
le Prophète (P) faisait de même. »
De même, Muslim dans son Sahîh et Mâlik
dans son Mawatta', au chapitre « al-Jam‘u Baynas-Salâtayn » et l'imam Hanbal dans son Musnad
citent Ibn Abbas par l'intermédiaire de Sa‘îd ibn
Jâbir que le Prophète réunissait les prières de
Dhuhr et de ‘Asr à Médine sans être contraint de
le faire par une crainte quelconque ou par
mauvais temps. Abû Zubair demanda à Abû Sa‘îd
pourquoi le Prophète réunissait les deux prières.
Abû Sa‘îd dit qu’il posa la même question à Ibn
Abbas qui lui répondit que l’Envoyé d'Allah
réunissait les deux prières pour préserver ses
adeptes de toute difficulté ou souffrance.
Il y a plusieurs autres hadiths où l’on rapporte
d’Ibn Abbas qu’il avait vu le Prophète de l’Islam
(P) assembler les prières de Dhuhr et d’Asr aussi
bien que les prières de Maghrib et de ‘Ichâ' sans être contraint de le faire. Ces hadiths de vos corpus
de Sahîh ainsi que dans beaucoup d’autres
ouvrages authentiques prouvent qu’il est permis
d’associer les prières par deux, aussi bien chez soi
qu’en voyage.
En fait, Bukhâri aussi a
retenu ces hadiths dans son Sahîh mais il les a
placés de manière fourbe dans une partie autre que
celle concernant l’association des deux prières.
Vous trouverez tous ces hadiths dans les
chapitres intitulés « le moment d’accomplir la
prière de Dhuhr lorsque le soleil commence à
pencher vers l’ouest » et « le fait de retarder cette
prière (la prière de Dhuhr) jusqu’au début de
celle de ‘Asr » et « le moment d’accomplir celleci (la prière de ‘Asr) ».
La mention de ces hadiths sous le titre
« Permission et Autorisation de rassembler les
deux prières » prouve qu’il s’agit d’un fait reconnu
par les deux écoles. L’authenticité de ces hadiths a
déjà été admise dans les ouvrages de Sahîh. En conséquence, al-‘Allâmah al-Nûri dans Sharh
Sahîh Muslim, al-‘Asqalâni, al-Qastalâni,
Zakariyyâ al-Ançârî, dans leur analyse
respective de Sahîh al-Bukhârî, Zarqâni dans son
commentaire de Mawatta' de l’imam Mâlik et
d’autres ont rapporté ces hadiths.
Le hadith d’Ibn Abbas
raconte clairement que son discours dura si
longtemps que son auditoire se mit à crier sans
cesse : « prière, prière ! » Il lui rappela en fait
qu’on apercevait les étoiles et qu’il était l’heure de
prier. Mais il retarda délibérément la prière de
Maghrib pour pouvoir l’accomplir avec celle
d’Icha. Abû Hurairah avait également certifié que
le Prophète (P) faisait de même.De telles
explications fallacieuses censées vous guider sont
regrettables. Vos propres érudits les rejettent.
Sheikh-ul-Islâm al-Ansârî dans son Tuhfat-ulBârî Fî Sharhi Sahîh al-Bukhârî dans le chapitre « Salât-udh-dhuhr ma‘a-l-‘Asr, wa-l-Maghrib
ma‘a-l-‘Ichâ' », à la page 292, partie II et
pareillement al-‘Allâmah Qastalânî, à la page
293, partie II de Irshâdu-l-Sârî Fî Sharhe Sahîhul-Bukhârî, ainsi que d’autres commentateurs de
Sahîh-ul-Bukhârî admettent que ce genre
d’explications va à l’encontre du sens évident des
hadiths et qu’insister sur le fait que chaque prière
doit être faite séparément est une exigence sans
fondement.
Sayed Ali Mosavi :
💐Question 24:
Pourquoi les chiites font les prières de Dhuhur et 'Asr, l'une juste après l'autre ainsi que les prières de Maghrib et 'Îcha? N'est-il pas obligatoire de faire chacune d'elles dans son temps précis?
💐Réponse:
🔸Chaque musulman fait la prière cinq fois par jour. Chaque prière alors a un temps précis. Mais selon les sources islamiques, il est autorisé de faire les prières de Dhuhur et 'Asr et celles de Maghrib et 'Îcha l'une juste après l'autre.
🔹Ça veut dire: lors du temps de la prière de Dhuhur, on peut accomplir Dhuhur et 'Asr, l'une juste après l'autre, tout comme les prières de Maghrib et 'Îcha.
🔸Il est quand même conseillé (même parmi les chiites) de faire chaque prière dans son temps précis. Mais ici, on veut savoir si il est autorisé de les faire l'une juste après l'autre ou non?
⭕Normalement Allah ne parle pas des détails dans le Coran. Mais à propos des temps de prières, Il a parlé dans cinq versets, dans lesquels Il a précisé trois temps principaux pour faire la prière.
✅Verset 1:
"Acquitte-toi de la prière au déclin du soleil, jusqu'à l'obscurité de la nuit; fais aussi une lecture à l'aube; la lecture de l'aube a des témoins. Veille en prière, durant la nuit. Ce sera pour toi une œuvre subrogatoire. Afin que ton Seigneur te ressuscite en une position de gloire".
📚(S 17 v 78-79)
✅Verset 2:
"Et accomplis la prière aux deux extrémités du jour et à certaines heures de la nuit".
📚(S 11 v 114)
✅Verset 3:
"Glorifiez Allah donc, soir et matin! A Lui toute louange dans les cieux et la terre, la nuit et au milieu de la journée!"
📚(S 30 v 17-18)
✅Verset 4:
"Supporte patiemment leurs propos. Célèbre les louanges de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant son coucher. Célèbre-les durant la nuit aux extrémités du jour".
📚(S 20 v 130)
✅Verset 5:
"Supporte patiemment ce qu'ils disent; célèbre les louanges de ton Seigneur, avant le lever du soleil et avant son coucher. Célèbre Ses louanges une partie de la nuit et après la prosternation".
📚(S 50 v 39-40)
👉🏻Dans les versets ci-dessus, Allah parle de trois temps principaux pour faire la prière et n'explique plus de détails. Donc, selon la règle générale coranique, le fait d'accomplir les cinq prières en trois temps principaux est autorisé.
⭕Dans les sources sunnites, il y a aussi des hadiths qui disent que parfois, le Prophète (pslf) regroupait ses prières (ça veut dire qu'il faisait la prière de 'Asr juste après le Dhuhur, et 'Îcha juste après le Maghrib):
✅Ibn Abbas a rapporté:
"A Médine, le Prophète (pslf) fit la prière de sept rak'a et de huit rak'a: Maghrib et 'Îcha (7 rak'a), Dhuhur et 'Asr (huit rak'a)".
📚(Sahih Al-Boukhari, hadith 543)
✅Il a aussi rapporté:
"Le Prophète (pslf) regroupa les prières de Dhuhur et 'Asr, Maghrib et 'Îcha alors qu'il n'était ni dans une bataille ni en voyage".
Un homme demanda au narrateur: Pourquoi le Prophète (pslf) a fait ça?
Le narrateur répondit: Car il ne voulait mettre personne en difficulté.
📚(Mouwatta' Malik, hadith 480)
📚(Sahih Mouslim, hadith 705)
📚(Sounan Abi Dawoud, hadith 1210)
📚(Sounan Al-Nasa'î, hadith 608)
📚(Mousnad Ahmad ibn Hanbal, hadith 1953 et 2557)
👉🏻Allama Al-Albani, un grand savant salafiste (Mort en 1999) dit dans son livre: "Le hadith de Abd Allah ibn Abbas est Sahih (authentique)"
📚(Sahih wa Dha'îf Sounan Abi Dawoud, hadith 1210)
✅Le même hadith est rapporté par l'Imam Sadiq (as) dans les sources chiites.
📚(Al-Faqih, v 1 p 287)
✅Dans un autre hadith, l'Imam Sadiq (as) dit:
"Le Prophète (pslf) fit la prière de 'Asr juste après celle de Dhuhur sans qu'il ait une raison (par exemple: le voyage ou la bataille).
Oumar dit: le Prophète a inventé quelque chose dans la prière.
Le Prophète lui dit: Non, mais je voulais faciliter pour mon peuple".
📚(Îlal Al-Chara'î', v 2 p 321)
⭕Remarque:
🔸1. Il y a aussi plusieurs hadiths sunnites qui disent que le Prophète (pslf) regroupait ces prières quand il était dans une bataille ou en voyage. C'est pourquoi certains sunnites disent qu'il est autorisé lorsque nous sommes dans une bataille ou en voyage pas tout le temps. Mais les hadiths ci-dessus prouvent que le Prophète (pslf) le faisait même lorsqu'il n'était pas en voyage ou dans une bataille.
🔸2. Certains sunnites sont d'accord que le Prophète (pslf) l'a fait. Mais ils disent que ce n'était pas une habitude. Car souvent le Prophète (pslf) faisait chaque prière dans son temps précis.
🔹On leur dit: Le comportement du Prophète (pslf) est une preuve pour tous les musulmans. Alors si il fait un acte même une seule fois, ça prouve qu'il est autorisé. Sinon le Prophète ne le faisait pas.
💐Sayed Ali Moosavi
Les nuits de Pîshawar vol 1 :
Pourquoi les Chiites regroupent-ils les prières
de dhuhr et du ‘asr et du maghreb et du ‘ichâ'
Nawwâb : Pourquoi les prières sont-elles
combinées, le Dhuhr et le ‘Asr puis le Maghrib et le
‘Ichâ' ? Ceci est loin d’être une pratique du Saint
Prophète (P) !
Shîrâzî : En premier lieu, parmi vos propres
savants, les avis sont très partagés sur la question.
Deuxièmement, vous dites que nous allons à
l’encontre de la pratique du Prophète (P). Vous
vous vous méprenez là : le Prophète (P) priait des
deux manières, parfois séparément, parfois
ensemble !
Nawwâb : (Se tournant vers l’autre savant), estce vrai que le Prophète (P) accomplissait les
prières de deux manières ?
Hâfidh : Certes, mais seulement lorsqu’il était
en voyage ou en cas de difficulté, comme la pluie.
Autrement, dans sa ville, à la maison, il a toujours
accompli ses prières séparément.
Shîrâzî : Selon vos propres hadiths, le Prophète
(P) avait l’habitude de prier chez lui en combinant
Dhuhr et ‘Asr puis Maghrib et ‘Ichâ' , sans qu’il y
ait quelque difficulté.
Muslim ibn al-Hajjâj dans son Sahîh,
chapitre: «Al-Jam‘u bayn-as-Salâtayn fî-lHadhar» rapporte d’Ibn Abbas : « Le prophète avait l’habitude de prier conjointement les prières
de Dhuhr et de ‘Asr ainsi que celles de Maghrib et
de ‘Ichâ' en l’absence de toute contrainte alors
qu’il était chez lui. »
Ibn Abbas raconte : « nous accomplissions huit
rak‘ah, celles de Dhuhr et de ‘Asr et plus tard sept
rak‘ah : Maghrib et ‘Ichâ' avec le Prophète. » »
Ces mêmes hadiths ont été exposés par l’imam
Ahmad ibn Hanbal dans son Musnad, partie 1, à
la page 221. De même, l’imam Muslim cite un
certain nombre de hadiths à ce sujet dans son
Sahîh. Il cite de ‘Abdullâh ibn Shaqîq qu’un jour,
‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs était en train de faire une
lecture après la prière de ‘Asr. Au coucher du soleil
et alors que les étoiles étaient déjà visibles, il
entendit les gens crier : « à la prières, à la prières ! »
mais Ibn Abbas ne leur prêta aucune attention.
Puis, un des Banî Tamîm hurla : « Prières,
prières ! » Ibn Abbas leur répondit alors : « Vous
voulez me rappeler la Sunna du Prophète alors
que j’ai moi-même vu le Prophète réunir les
prières de Dhuhr et d’Asr ainsi que celles de
Maghrib et d’Icha. » Abdulhah ibn Shaqiq dit
qu’il n’était pas convaincu par ces propos et
interrogea Abû Hurairah à ce sujet.
D'après une autre chaîne de transmission, ibn
Shaqîq raconte de ‘Aqîl l’anecdote suivante :
alors qu’‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs discourait de son
pupitre à l’attention d’un public, l’obscurité
s’installa. Quelqu’un se mit à crier par trois fois :
« Prière, la prière, la prière ». Abdulhah ibn Abbas en fut perturbé et répondit : « Qui êtes
vous ? Vous osez me rappeler la prière, alors que
du temps du Prophète, nous avions l’habitude de
réunir les prières de Dhuhr avec celle de ‘Asr, et
celle de Maghrib avec le ‘Ichâ'. »
Al-Zarqânî dans son Sharh-el-Mawatta' de
l’imam Mâlik, partie 1, chapitre « al-Jam‘u
Bayn-as-Salâtayn», p. 263, raconte : « al-Nisâ’i
rapporte de ‘Amr ibn Haram qui rapporte d’Abi
Sha‘atha qu’Ibn Abbas accomplissait
conjointement les prières de Dhuhr et de ‘Asr
comme celles de Maghrib et de ‘Ichâ' à Bassora
sans interruption, ni pause entre elles. Il disait que
le Prophète (P) faisait de même. »
De même, Muslim dans son Sahîh et Mâlik
dans son Mawatta', au chapitre « al-Jam‘u Baynas-Salâtayn » et l'imam Hanbal dans son Musnad
citent Ibn Abbas par l'intermédiaire de Sa‘îd ibn
Jâbir que le Prophète réunissait les prières de
Dhuhr et de ‘Asr à Médine sans être contraint de
le faire par une crainte quelconque ou par
mauvais temps. Abû Zubair demanda à Abû Sa‘îd
pourquoi le Prophète réunissait les deux prières.
Abû Sa‘îd dit qu’il posa la même question à Ibn
Abbas qui lui répondit que l’Envoyé d'Allah
réunissait les deux prières pour préserver ses
adeptes de toute difficulté ou souffrance.
Il y a plusieurs d’autres hadiths où l’on rapporte
d’Ibn Abbas qu’il avait vu le Prophète de l’Islam
(P) assembler les prières de Dhuhr et d’Asr aussi
bien que les prières de Maghrib et de ‘Ichâ' sans être contraint de le faire. Ces hadiths de vos corpus
de Sahîh ainsi que dans beaucoup d’autres
ouvrages authentiques prouvent qu’il est permis
d’associer les prières par deux, aussi bien chez soi
qu’en voyage.
Hâfidh : Mais, il n’y a aucun hadith de ce genre
dans le Sahîh de Bukhârî.
Shîrâzî : Puisque tous les compilateurs de
Sahîh, comme Muslim, Nisa’i, l’imam Ahmad ibn
Hanbal exposent avec d’autres grands savants de
l’école sunnite des hadiths autorisant la
coordination des prières du Dhuhr et de 'Asr puis
celles de Maghrib et de ‘Ichâ', il n’est pas besoin de
présenter plus d'arguments pour prouver la
légitimité de cette pratique. En fait, Bukhâri aussi a
retenu ces hadiths dans son Sahîh mais il les a
placés de manière fourbe dans une partie autre que
celle concernant l’association des deux prières.
Vous trouverez tous ces hadiths dans les
chapitres intitulés « le moment d’accomplir la
prière de Dhuhr lorsque le soleil commence à
pencher vers l’ouest » et « le fait de retarder cette
prière (la prière de Dhuhr) jusqu’au début de
celle de ‘Asr » et « le moment d’accomplir celleci (la prière de ‘Asr) ».
La mention de ces hadiths sous le titre
« Permission et Autorisation de rassembler les
deux prières » prouve qu’il s’agit d’un fait reconnu
par les deux écoles. L’authenticité de ces hadiths a
déjà été admise dans les ouvrages de Sahîh. En conséquence, al-‘Allâmah al-Nûri dans Sharh
Sahîh Muslim, al-‘Asqalâni, al-Qastalâni,
Zakariyyâ al-Ançârî, dans leur analyse
respective de Sahîh al-Bukhârî, Zarqâni dans son
commentaire de Mawatta' de l’imam Mâlik et
d’autres ont rapporté ces hadiths. Après avoir cité
le hadith d’Ibn Abbas, ils ont reconnu leur
authenticité ainsi que le fait que ces hadiths
prouvent qu’il est permis de combiner les prières.
Nawwâb : Comment est-ce possible que les
érudits aient adopté une autre voie alors que ces
hadiths étaient déjà en pratique depuis l’époque du
Prophète (P) ?
Shîrâzî : Le choix d’une voie différente ne se
confine pas qu’à ce sujet. Vous verrez beaucoup
plus d’exemples similaires plus tard. A ce sujet, les
savants sunnites en jurisprudence, manquant
apparement de sérieux ou pour d’autres raisons
que je ne comprends pas, ont fourni des
explications incompréhensibles contredisant ces
hadiths. Par exemple, ils disent que ces hadiths se
réfèrent peut-être à des situations impliquant la
crainte, le danger, la pluie ou le vent. Certains de
vos savants plus anciens, comme l’Imam Mâlik,
l’imam Al-Shâfi‘î et d’autres juristes de Médine ont
donné la même explication – ceci, malgré le fait
que les hadiths d’ibn Abbas indiquent clairement
que le Prophète (P) réunissait les prières de Dhuhr
et de ‘Asr, et celles de Maghrib et de ‘Ichâ' sans
qu’il y ait de contrainte, ni par crainte, ni dans
l’éventualité d'une tombée de pluie. D’autres ont imaginé que le ciel était sans doute
couvert, c’est pourquoi ils ne pouvaient pas
évaluer le temps. Peut-être qu’en ayant fini leur
prière de Dhuhr , les nuages s’étaient dispersés et
ils avaient réalisé alors que c’était le moment de
faire la prière d’Asr. Ainsi ils ont dû enchaîner la
prière de Dhuhr avec celle d’Asr. Je ne peux pas
m’imaginer une explication plus improbable. Ces
interprètes ne se sont sans doute pas interrogés sur
le fait que ces prières étaient accomplies par le
Saint Prophète de l’Islam (P) . Les nuages n’ont
pas la même signification pour lui que pour les
autres. Il comprenait tous les causes et effets. Outre
que cette explication n’est pas convaincante, elle
est tout simplement irrecevable quant à la raison
pour laquelle les prières du soir étaient reliées,
elles, puisque la question des nuages ne se posent
pas la nuit.
Comme nous l’avons dit : Le hadith d’Ibn Abbas
raconte clairement que son discours dura si
longtemps que son auditoire se mit à crier sans
cesse : « prière, prière ! » Il lui rappela en fait
qu’on apercevait les étoiles et qu’il était l’heure de
prier. Mais il retarda délibérément la prière de
Maghrib pour pouvoir l’accomplir avec celle
d’Icha. Abû Hurairah avait également certifié que
le Prophète (P) faisait de même.De telles
explications fallacieuses censées vous guider sont
regrettables. Vos propres érudits les rejettent.
Sheikh-ul-Islâm al-Ansârî dans son Tuhfat-ulBârî Fî Sharhi Sahîh al-Bukhârî dans le chapitre « Salât-udh-dhuhr ma‘a-l-‘Asr, wa-l-Maghrib
ma‘a-l-‘Ichâ' », à la page 292, partie II et
pareillement al-‘Allâmah Qastalânî, à la page
293, partie II de Irshâdu-l-Sârî Fî Sharhe Sahîhul-Bukhârî, ainsi que d’autres commentateurs de
Sahîh-ul-Bukhârî admettent que ce genre
d’explications va à l’encontre du sens évident des
hadiths et qu’insister sur le fait que chaque prière
doit être faite séparément est une exigence sans
fondement.
Nawwâb : Comment cette controverse a t-il
affecté les deux écoles (sunnite et chiite) au point
de se condamner mutuellement en versant le sang
des uns des autres ?
Shîrâzî : Vous dites qu’il existe une hostilité
réciproque entre les deux écoles musulmanes, mais
je ne suis pas d’accord. Nous, les chiites regardons
avec respect nos frères sunnites. Nous regrettons la
propagande des Khâridjites, des Nâsibites et des
Umayyades qui ont affecté les coeurs de certains.
Malheureusement, certains Sunnites considèrent
leurs frères Chiites comme des Râfidhî (dissidents),
des idolâtres et des infidèles alors que tout comme
eux, nous prions vers le même Qibla (Ka‘ba),
lisons le même Livre (le Saint Coran) et croyons au
même Prophète (que la paix et les prières soient sur
lui et sur sa famille). Quant à votre question
concernant l’origine de cette différence, peut-être
en discuterons-nous lors de futures réunions. En ce
qui concerne les prières faites séparément ou
ensemble, des érudits sunnites ont retenu les hadiths permettant de rassembler la prière de
Dhuhr avec celle de ‘Asr et celle de Maghrib avec
celle de ‘Ichâ' pour plus de facilité, de confort et de
sécurité. Je ne sais pas pourquoi certains
considèrent cela comme interdit en l'absence de
contrainte. Certaines autorités comme l’imam Abû
Hanîfah et ses adhérents l’interdisent en toutes
circonstances, qu’il y ait une contrainte ou pas, que
les prières soient accomplies en voyage ou chez
soi.
Les Shâfi‘ites, les Mâlikites et les Hanbalites,
avec toutes les différences de principe qui les
séparent, autorisent la réunion de prières lors d’un
voyage de nécessité.
Les ulémas chiites, conformément au précepte
du Saint Imam et de la progéniture du Saint
Prophète (P) ont permis de les accomplir ensemble
sans aucune restriction.
Bien sûr, il est préférable d’accomplir chacune
de ses prières séparément, ainsi qu’il est clairement
précisé dans les ouvrages écrits par les ulémas
chiites. Mais, puisque les gens sont souvent
occupés à leurs propres affaires, qu’ils ont des
problèmes de santé, ils craignent de manquer leurs
prières. Par conséquent, pour leur propre confort et
pour éviter toute difficulté et souffrance, les chiites
réunissent les deux prières dans un intervalle de
temps regroupant les horaires des deux prières.
Maintenant je pense que ceci est suffisant pour
éclairer nos frères sunnites qui nous regardent avec
indignation. Peut-être devrions-nous retourner à nos
discussions au sujet des principes fondamentaux,
après quoi, les questions au sujet de la pratique
seront résolues
